Balcons et ville dense : ne mentons pas aux Rennais

La campagne n’autorise pas tout. Et surtout pas de mentir aux Rennais.

Selon Ouest-France, Nathalie Appéré, candidate PS à la mairie de Rennes, aurait déclaré ce jour : « Je suis choquée que l’on profite de la crise sanitaire pour promettre des balcons à tout le monde demain ou pour laisser penser que la densification favorise la propagation du virus. »

Nous concevons que la maire sortante soit mal à l’aise avec son bilan et fragilisée à l’intérieur de sa «nouvelle » alliance. Cela ne justifie pas de se laisser aller à qualifier son adversaire de profiteur de crise en énonçant des contre-vérités.

Non, nous n’avons jamais « promis de balcons à tout le monde ». Et oui, c’est dans les villes les plus denses que l’épidémie a fait le plus de victimes, c’est un fait.

Nathalie Appéré nous explique que le rythme de construction de 1 800 logements par an continuera. Or, nous constatons que le modèle de surdensité qu’elle défend a démontré ses limites.

La démultiplication des constructions induit inévitablement de la promiscuité, du vis-à-vis et de la perte d’ensoleillement. Pour nos concitoyens les plus modestes, dont les logements ne bénéficient pas toujours de balcons ou d’accès extérieur, toutes les conditions sont réunies pour rendre le confinement insupportable. A cela s’ajoute le fait que le développement du télétravail induira des besoins d’espaces supplémentaires dans les logements.

Il faut donc revoir les fondamentaux de l’urbanisme et les types de logements produits à Rennes, tout en veillant à maîtriser les coûts. Comme on ne peut le faire sur les coûts de construction, il faut impérativement agir sur le foncier. D’où nos propositions de relancer la stratégie foncière qui n’a fait que décliner ces dernières années, de renforcer l’Office Foncier Solidaire et de créer un Office Foncier Libre dès que cela sera possible avec toujours un objectif de baisse de 25 à 30% des coûts des logements.

D’où aussi notre proposition de révision du PLUi pour adapter les droits à construire (une idée que Nathalie Appéré a d’ailleurs reprise à son compte) et de répartition différente de la construction dans la métropole pour réduire la pression et donc les prix sur la ville de Rennes.

Face aux attaques caricaturales d’un socialisme municipal engoncé dans ses certitudes, sur tous les sujets, de l’école au commerce en passant par la sécurité, nous continuerons de défendre nos propositions et de porter notre vision d’une ville moins dense, apaisée et ouverte sur son territoire.