
Ce lundi 18 mai, le Conseil municipal de Rennes était réuni exceptionnellement avec, à l’ordre du jour, la présentation du plan d’urgence décidé par la Ville de Rennes. A l’heure où les Français attendent de l’ensemble de leurs élus de la responsabilité, de l’engagement et de la hauteur de vue, certains élus semblent avoir retrouvé l’appétit des petites phrases politiciennes, versant dans le LREM-bashing et les discours incantatoires.
Alors que nous débutons la période de déconfinement progressif, que le risque de contamination est toujours présent et que les conséquences économiques sont préoccupantes, le Conseil Municipal de Rennes se serait grandi à se consacrer exclusivement à son ordre du jour : le vote de subventions aux commerçants, aux associations et diverses délibérations liées au plan d’urgence adopté par la Ville.
Hélas, les prises de parole de certains groupes politiques de la majorité comme de l’opposition rivalisent de démagogie et d’amnésie politique.
Non, Mesdames et Messieurs les élus, l’heure n’est pas aux règlements de comptes politiciens. Peut-on décemment appeler à rester « unis (…) en ne cessant de débattre, d’échanger, de faire vivre une démocratie plurielle, respectueuse et apaisée » et dans l’instant d’après récupérer politiquement la détresse des soignants de l’hôpital? A ce jeu, il serait tentant de s’interroger : qu’a-t-il été fait sous le mandat du Président Hollande en faveur de la rémunération des soignants? Qui préside aujourd’hui le Conseil de surveillance du CHU de Rennes ? Qui siège dans les conseils d’administration des EHPAD publics ?
Les élus, qui sont aux responsabilités depuis des décennies pour certains, n’ont-ils rien d’autre à proposer qu’un discours incantatoire sur notre « modèle de société »?
Oui, l’urgence est à la relance économique et nous nous félicitons de la reprise de plusieurs de nos propositions formulées le 14 mai parmi lesquelles l’extension des surfaces des terrasses et l’exonération des taxes pour les restaurateurs durement impactés par la crise sanitaire.
Oui, l’urgence est aussi sociale car cette crise va aggraver la précarité de nombreuses familles. La solidarité de la Ville de Rennes doit être une priorité absolue avec la mise en place d’un plan d’accompagnement des personnes isolées et précaires, complémentaire à l’effort déjà engagé par le CCAS et qu’il convient de saluer.
Oui, l’urgence doit être aussi de soutenir et réinventer la vie associative, culturelle et sportive de Rennes pendant l’été. Sur ce sujet, tout est renvoyé à juillet. Or, c’est dès aujourd’hui que les associations sportives et culturelles doivent être accompagnées et là encore un véritable plan de soutien doit être imaginé, en concertation avec les citoyens et les associations.
À l’heure où la France et l’Allemagne viennent de signer un accord historique pour impulser une relance européenne, où la Région Bretagne s’est mobilisée pour plus de 100 millions d’euros et où l’État va subventionner le million d’euros engagé pour acheter les masques grands publics de Rennes métropole, nous préférons saluer les avancées véritables et la coopération.
C’est à cette stratégie de relance, collective, solidaire, transpartisane, que les Rennais aspirent.